L'ouverture des grilles

La grosse clé tourne dans la serrure rouillée du portail, produisant un vilain bruit métallique et aigu qui perce les tympans si on les met trop près. Une grimace sur le visage, victime du grincement quelques minutes encore, le directeur du Pensionnat ouvre grand la grille de fer du Pensionnat Sokumi, et note dans sa tête qu'il faudra penser à la huiler pour épargner les étudiants.
Un an plus tôt, à quelques jours près, il l'entendait grincer tout autant, mais cette fois derrière lui. Renvoyé. Licencié. Pourquoi ? Raison dont il n'avait jamais eu la connaissance ; peu valable, sûrement. Son sac de sport sur le dos, deux mangas à la main, il s'était retourné pour regarder le portail se fermer et claquer pour lui une dernière fois, au gré du vent. Il avait gardé sa tenue de sport, comme si on l'avait viré d'un coup, sans préavis. Et c'était un peu vrai. Un des surveillants était venu interrompre un de ses cours pour lui donner sa lettre de licenciement, devant les élèves aussi médusés que leur professeur. La seule phrase qu'il avait dit à sa classe avait été "Désolé les gars, mais on va arrêter là pour aujourd'hui...", et il était parti dans ses quartiers pour rassembler ses affaires et ne rien oublier, comme c'était très bien précisé sur le courrier. Voilà pourquoi, deux heures après la lecture de la fameuse lettre, quand il avait quitté le Pensionnat Sokumi pour la dernière fois - enfin, c'était ce qu'il pensait à l'époque -, il n'avait pas pris le temps de se changer. On le mettait à la porte, après quelques années déjà de bons et loyaux services, lui, le prof de sport, populaire et fringant jeune homme à la longue chevelure noire, lui l'athlète, lui le collègue, lui l'ami. Partir pour ne jamais revenir, et emporter pour seuls bagages un sac, deux mangas, ses souvenirs et un avenir incertain.

Et contrairement à tout ce qu'il aurait pu penser à l'époque, il était revenu. Ça n'avait pas été la dernière fois, grâce à Hinoiri Asuru. Ce bon vieil ami d'Elios lui avait un jour téléphoné, et dans une voix grésillante due à la mauvaise qualité de la ligne, lui avait annoncé avoir besoin de lui. Et ce n'était pas pour un petit service rendu comme un peu de lait ou de sucre pour les crêpes, non. Hino lui avait demandé de reprendre les rênes du Pensionnat Sokumi, en lui expliquant toutes ses démarches administratives, juridiques et financières pour racheter l'établissement et avoir le droit de l'exploiter de nouveau. Il ne voulait cependant pas en devenir le directeur, et s'était tourné vers le pauvre ex-professeur, dont la vie ne se rythmait plus qu'avec des petits boulots et des livraisons de sushis et de pâtes japonaises. Pauvre professeur qui avait, après un moment de silence interloqué, accepté sans ménagement l'opportunité offerte par son ami.
Elios Sidjéno, Directeur du Pensionnat de Sokumi. Voilà la plaque qu'il pouvait admirer à droite de la porte, chaque matin en entrant dans son bureau, depuis qu'il avait repassé la grille de fer. Il retrouvait ses papiers, un bureau flambant neuf, un fauteuil tellement confortable qu'il pouvait y passer une journée complète et même y dormir s'il le voulait. Les papiers étaient à présent en ordre, il venait de causer de toute cela avec les secrétaires de l'administration.
Et s'il on lui posait la question, s'il devait faire un retour sur cette année de plus passée à galérer, il ne disait plus qu'une chose : et si on regardait vers l'avenir ? Et si on allait de l'avant, tous ensemble ?

Grilles ouvertes. A vous, chers élèves, parmi ceux qui reviennent dans ce lieu qu'ils ont aimé ou détesté, ou ceux qui, plus jeunes, viennent d'arriver dans un nouveau monde. A vous de passer la grille du Pensionnat Sokumi...

Messages : 11 Date d'inscription : 07/02/2013

Au moins à l'entrée du bâtiment principal j'observe le directeur et mon ancien professeur de sport ouvrir les grilles du pensionnat. J'ai traversé à trois reprises ces grilles. Je m'en souvient comme si c'était hier et pourtant mon premier souvenir remonte à si longtemps.

La première fois c'était à mon arrivé ici. Ma mère venait de m'envoyer par le bus au pensionnat Sokumi. J'avais peur d'entrer, je ne connaissais pas ce pensionnat et j'étais tellement timide à cette époque là. Finalement tout c'est bien passé, je me suis fais des amis et je me suis construite. Mes années au pensionnat furent les meilleures de ma vie. Je suis devenue une nouvelle Morugan au cours de mes années lycéens. Certes je n'avais plus aucuns liens avec ma famille, je n'avais plus aucunes nouvelles mais je m'en fichais, je vivais enfin comme je le sentais.

La deuxième fois ou j'ai passé le portail c'est quand le pensionnat à fermé. Cela faisait plusieurs semaines que les professeurs étaient licencier. Heureusement j'ai pu finir mes études mais nous n'avons pas eu tous cette chance. Les grilles se sont fermées définitivement. Je ne savais pas quoi faire. Heureusement à l'époque je travaillais dans un Maid Café et j'avais mis quelques économies de coté. J'ai réussi à m'en sortir.

Un jour dans le journal j'ai vu une annonce. Sans attendre je suis allée postuler et je suis devenue surveillante du pensionnat Sokumi. C'est à se moment là que j'ai franchis les grilles pour la troisième et dernière fois. Nous avons préparé la rentrée, l'avenue des nouveaux et des anciens élèves.

Je vois le directeur revenir vers les portes du bâtiment principal. Les grilles sont grandes ouvertes, nous sommes près a accueillir les élèves. Mon cœur bat la chamade, j'ai tellement hâte de voir les nouveaux venus faire leur entrée. J'aimerai en reconnaître. C'est un nouveau départ qui va commencé. J'attend pour accueillir les nouveaux venus.

Cela fait tellement longtemps que j'attend ça...

J’aperçois des silhouettes au loin. Les premiers arrivants font leur apparition. Mon coeur bat encore plus fort, je suis tellement excitée par cette ouverture.

Messages : 7 Date d'inscription : 19/02/2013 Age : 33

Les heures de voyages et les attentes entre deux trains posèrent enfin leur fruit. Embourbé dans un petit nombre de bagages assez importants dont l'un d'eux mesurait pas loin d'un mètre cinquante, d'autres étaient de simples bagages dont certaine avait des manches dépassaient à cause du manque de place et du nombre de vêtements apporter à l'intérieur.
Le futur pensionnaire étrange était habillé d'un jean noir ainsi qu'une veste en cuir par-dessus T-shirt et chemise entièrement noir. Un béret, faisait la différence et ne s'accordait pas vraiment avec le reste mais elle n'était pas pour faire joli. Il ne fallait pas manquer non plus le sabre de kendo dans son étui cylindrique prouvant plus ou moins qu'il en faisait. Ici personne ne le savait et pour cause, l'élève ne connaissait personne ici. Difficulté que l'on rencontre toujours dans un nouvel endroit, un nouveau lieu que l'on ne connait pas du tout qui d'après se qu'il avait pu entendre, rouvrait après une année de fermeture. Bien nombreux sont les élèves qui attendaient de sortir de la gare pour se diriger vers le pensionnat même pour leur première nouvelle année dans l'établissement pour la plupart, et un retour plus ou moins voulu pour les autres.

Le jeune élève dont on s'intéresse ici était bien entendu celui qui possédait le béret sur la tête, trainant ses bagages à l'air de chariot prêté pour l'occasion afin de les transporter. Poussant après les avoir charger, l'élan était maintenant prit et il se débrouillait pour avancer. Ses deux mains prisent, il gardait donc silence. Son bloc-note et son crayon à encre dorée restaient dans la petite sacoche qu'il portait en bandoulière sous son bras. Les seuls moyens qu'il avait de répondre, comme il ne parlait pas, était de simple geste ou signe de tête. Se qu'il dut faire plusieurs fois quand certaine autre nouveaux pensionnaires proposait leur aide car moins chargé que lui. Il faut dire qu'il avait eu une grande idée d'avoir autant de bagages, préférant ne pas gêner ses parents dans l'envoie par colis de se qu'il restait. En parlant de colis il était également étonnant que l'on voyait à se qui ressemblait à une petite trousse de soin, qui n'était autre que son traitement pour diverses situations.

Au bout d'un certain temps il devait rencontrer des grilles encore fermer, les discutions s'ouvraient un peu partout, son propre mutisme ne garantissait aucune conversation dites normal avec les autres, sans compter qu'il refusait toutes discutions pour le moment, d'un simple signe de main sans faire le moindre sourire. Il était mal à l'aise. Aussi gentils étaient ses visages, l'argenté avait beaucoup de problème à s'engager avec autrui. Les discutions sur papier ne prêtait pas vraiment avantage quand tout le monde était en mesure de parler. Les seules choses qu'il laissait apparant était certaine expression qu'il savait qu'il allait utilisé dès le début comme « Je n'ai pas besoin d'aide », « Enchanté » ou encore « Désolé mais je ne peux pas parler » avec un bloc-note où sont écriture était assez grande pour ceux qui était à côté de lui. Ne laissant pas vraiment d'explication, ses interlocuteurs laissaient tombé rapidement. Attendant comme lui l'ouverture des grilles qui n'allait pas tarder. Il gardait son bloc-note ouvert à une page même pour ceux qui le regardait une appellation qu'il avait écrit juste en sortant du dernier moyen de transport qu'il avait utilisé, qui n'était autre que « Attention, c'est lourd »

Voici l'ouverture des grilles, annonçant une sorte de bienvenue silencieuse et auquel le pensionnat s'ouvrait maintenant à tous et pour ce fait, les présentations qui n'allaient pas tarder. La suite des événements étaient encore inconnue, la seule chose que l'on pouvait faire pour le moment était de se sentir perdu et de savoir se que tout le monde faisait et pour finir, de suivre tel un troupeau de moutons la foule...

Messages : 3 Date d'inscription : 17/02/2013 Age : 29

Plusieurs heures de vol interminable. Nothing avait une peur panique des transports en commun et surtout aérien. On ne sait pas ce qu'il peut arriver, après tout on en voit de plus en plus souvent des accidents. Il ne prend jamais de médicament, voilà pourquoi il était à cran, généralement on prend des petits cachets pour ne pas stresser. Il faut dire qu'un trajet aussi long n'était pas non plus de tout repos, il avait presque fait le tour du monde. Le supplice était maintenant terminé, le jeune albinos descendit dans une grande ville du pays le lendemain de son départ de Londres et allait maintenant prendre le train pour se rendre au pensionnat Sokumi. Et oui encore besoin de prendre les transports en commun.

Le temps passe encore, plus vite cette fois puisqu'il arriva en une heure. Il était chargé de seulement quelques bagages. Il avait quitté sa main assez rapidement pour ne pas dire qu'il a pris la fuite pour échapper au courroux de son père. Sa mère allait li envoyer au fur et à mesure de ses besoins des colis ou de l'argent pour qu'il puisse s'acheter ce dont il a besoin. Après tout il voulait changer de vie, pourquoi s'encombrer de choses inutiles de son passé.

Pour faire simple, il n'était pas rare de voir les Japonais se retourner vers l'étranger Albinos, étant donné qu'il ne passait pas non inaperçu. Aller savoir pourquoi, mais ce jeune garçon avait appris la langue Nippone à l'école, il en avait eu le privilège jusqu'à être bannis de sa ville. Il pouvait donc communiquer avec les passants pour leur demander son chemin ou même pour pouvoir vivre tranquillement sans encombre. Il n'en eu pas besoin jusqu'à son arrivée au pensionnat, devant les grandes grilles de fer qui le séparait de ce magnifique bâtiment, fraichement ré ouvert après une année d'inactivité. Beaucoup de monde était déjà arrivé et attendait comme lui, de pouvoir pénétrer l'enceinte du bâtiment. Du moins il n'était pas en retard, ce qui est une bonne chose.

N'étant pas du genre à vouloir se faire remarquer dès le premier jour, il s'installa à l'ombre d'un arbre afin d'attendre l'ouverture officielle, faut dire qu'avec un visage comme le sien, il était normal de ne pas attirer l'attention. Dans son ancienne école, il était vu comme un montre, ils avaient du mal à l'accepter tel qu’il est, avec ces marques sur le corps. Ce n'était pas le moment de tout gâcher. Il se contenta pour le moment de regarder un peu les nouvelles têtes, quasiment toutes asiatiques qui s'offraient à lui. Le cadre, le paysage, la légère brise qui portait la douce odeur des fleurs de cerisier en fleur faisait penser à ce garçon qu'il était au paradis.

C’était ce matin qu’avait lieu l’ouverture du pensionnat. Madison avait lu un article à ce sujet dans le journal il y a quelques jours. En réalité, c’était une réouverture. En effet, le pensionnat existait auparavant, mais il avait fermé et était resté à l'abandon. Mais un homme fortuné et d'anciens professeurs avaient reprit le contrôle du bâtiment, et le ré-ouvrer donc aujourd’hui.

Elle avait décidé de s'y rendre, histoire de rencontrer des gens - mais surtout de potentiels clients ! Et oui : business, business ! Elle avait monter sa boîte et compter bien prospérer. Habillée d'une jolie robe blanche et de ballerines de la même couleur, elle avait attaché ses cheveux en queue de cheval et y avait accroché un vrai lys (Lys qu'elle avait prit dans sa boutique). Dans son sac à main, elle avait glisser des cartes de visites ainsi que des prospectus de sa boutique - au cas où ! Et bien entendu, sur son épaule, il était possible d’apercevoir Tiplouf, son adorable furet.

Lorsqu'elle arriva au pensionnat, les grilles étaient déjà ouverte, et les élèves étaient entrés dans la cours. Parfait ! Elle n'aurait pas à attendre et à parler avec eux histoire de passer le temps. Ce qu'elle voulait elle, c'était rencontrer des personnes de l'école (si possible haut placé) afin de lui vendre ses services, que ce soit pour fournir en fleur, animaux de laboratoires ou l'entretien des plantes de l'établissement. Elle pénétra à son tour dans la cour, passant les grandes, et même imposantes grilles. Elle balança son regard autour d'elle.

" Bon bon bon. Dit moi Titi, tu voit des adultes susceptibles d'être des profs ou directeur ? "

Elle ne vit personne qui correspondait à ses attentes. Elle eu ensuite une idée. Ils ne pouvaient ouvrir établissement comme ça, et disant : allez dans vos chambre et oust ! Il était impératif que quelqu'un fasse un beau et long discours - voir barbant qui sais ...

"Bon mon Tiplouf, attendons sagement que quelqu'un fasse un discours, tout en écoutant les conversations des gens autour, on ne sais jamais. Et dés que possible, nous sauterons sur un responsable afin de nous placer. Qu'en dit tu ?"

La petite bête émit un léger cri, et Mady souria. Attendant calmement que les choses bougent ...

La première arrivée était Morugan Nanomi, qu'Elios connaissait bien puisqu'elle avait été élève du Pensionnat avant la fermeture. Et il la connaissait d'autant plus qu'il avait été son propre professeur. Et aujourd'hui, comme une preuve que chacun évolue dans sa vie, le brun était passé de professeur à directeur, et la fille était à présent surveillante, entre autres grâce à lui qui l'avait rappelée pour lui proposer un poste.
Dès qu'il la vit passer le portail de fer, il l'appela :

"Morugan ! Peux-tu rester ici ? je vais avoir besoin de toi. Il faudrait que tu conduises les élèves jusqu'à leurs dortoirs en petits groupes ; une fois qu'ils seront convenablement installés, tu les mèneras dans l'amphithéâtre où on leur donnera leur classe et les informations pour la rentrée."

Un sourire à la jeune fille devenue jeune femme. En la voyant, et en voyant tous les autres, il avait l'impression d'avoir pris en une seule année un bon coup de vieux. Pourtant, ses vingt ans n'étaient pas si loin !
Vint ensuite un garçon, plus jeune. Le directeur eut l'impression curieuse de l'avoir déjà vu quelque part, mais sans plus. Il laissa la surveillante se charger de rassembler les élèves qui arrivaient. Un deuxième garçon, à la peau très pâle, franchit les grilles ; Elios ne le connaissait pas, c'était sûrement un nouvel élève. Puis une jeune femme se pointa à son tour. Il reconnut là une des habitantes de la ville de Sokumi, commerçante, qu'il avait invitée en tant que professionnelle locale à l'ouverture, ou plutôt la réouverture de Sokumi, qui allait se passer une heure plus tard dans l'amphithéâtre. Il n'était donc pas anormal de voir des adultes arriver en plus des adolescents.
Le directeur resta à la grille afin d'accueillir chacun des visiteurs.

Messages : 11 Date d'inscription : 07/02/2013

Je tremble d’émotions. Je ne pensais pas qu’être ici à nouveau me ferai réagir de cette façon. Tellement de choses on changé mais tout est pareil quand même. Je sursaute en tendant la voix d’Elios, mon ancien professeur de sport et qui est maintenant mon patron, le directeur de Sokumi. Il a fier allure dans son costume, mais j’avoue que cela me manque de plus pouvoir le voir en survêtement dans les couloirs à m’appeler Mademoiselle Nanomi. Maintenant il m’appelle Morugan.
Je le regarde en souriant, les yeux brillants.

« Bien monsieur le directeur. »

Que c’est étrange ! Elios toujours à l’aise avec ses élèves autres fois, on le voyant presque comme un ami, certains le tutoyais. Maintenant c’est vous, ce n’est plus professeur c’est monsieur le directeur. Quand je parle de changement c’et se genre de chose, des rôles qui ne sont plus les mêmes mais les gens reste comme ils sont. Je vois dans son regard la satisfaction de voir SES élèves entrées. Cela ne change pas, les jeunes restent ses élèves malgré tout.

Je me dirige vers le portail en souriant. Je sens mon cœur battre la chamade, le stress commence à monter. Moi qui étais il y a quelques années, une petite lycéenne timide, je suis maintenant une surveillante qui doit ce faire respecté. Je m’arrête devant un petit groupe d’élève. Je leur fait signe de me suivre sur le coté.

« Bonjour aux nouveaux et aux anciens. Je suis Morugan Nanomi votre surveillante. Je vais vous emmenez vers vos chambres et vous expliquer un peu le déroulement de la journée. Avant cela merci de m’indiquer votre nom et prénom. »

Je souris, heureuse par ce sentiment qui m’habite, se sentiment d’être enfin chez moi, d’être à ma place.

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